"Trop de choses à la fois se font des routes dans ma tête alors je ne sais plus rien sauf que..."
Entrée en matière fracassante et oubli. Il me fallait un endroit où m'exprimer, laisser déborder ces tracas et émotions sans distinction aucune: le bien, le mal n'auront pas cours. Il est socialement sanctionné de se mettre en colère, de métamorpher nos faiblesses et blessures en petits agressions. Il a toujours été difficile pour moi de mettre de l'ordre dans cette pelote qui me sert de cerveau, d'où la nécessité de coucher sur papier, sur écran, les traverseuses d'encéphale... mais l'impulsion sous-jacente à la création de cet espace ne découle pas de cette problématique personnelle. Il était assez confiant, ou peut-être assez fou, pour me parler de l'endroit où le mènerait ses pas. Je me retrouve démunie face à cette vérité. Je ne suis capable de rien, si ce n'est de respecter ce choix, sans pour autant le comprendre, et de garder le silence. Ce silence est lourd et ne passe un jour sans que mes pensées ne s'attardent à anticiper ce que sera, ce que pourrait être ma vie... Un enfer de solitude. Cette solitude déjà pesante, déjà présente... Elle a été meublée par une impression, une illusion. Des ponts, eux bien rééls, ont été dressés. Nous avons des lieux de rencontres, des lieux communs de compréhensions. Pour reprendre ses mots: nous avons des "outils" communs. Je ne suis à ma place nulle part, les gens me sont étrangers, leurs moeurs me semblent étrangères. Ils nagent dans un brouillard d'incompréhension et d'ignorance et j'erre avec des envies de partage. Tout est noir quand je pense à ce que la petite fille tout au fond de moi ne peut s'empêcher de considérer comme un abandon. Tu ne m'aimes pas, il n'y a rien à faire. Arrivée trop tard, je ne peux rien en faire. Les ponts s'effondreront sous le poids de ta souffrance et ne resteront que nos deux solitudes. Ces rires qui viennent combler ma détresse et cette fenêtre se refermera, ne restera que mon univers, parsemé de douleur et de colère. Je devrai oublier. Mes petites morts, ces instants par lesquels tu me rends vivante, à jamais perdues elles aussi. Tu es toujours là, tu changes, tu tentes de vivre, et moi, j'ai signé ce contrat avec mon futur. Ce chemin que je suis par défaut, pour m'assurer une continuité, il m'écrase. Je suis écartelée.
"Then give me another word for it you who are so good with words and at keeping things vague... Because I need some of that vagueness now. It's all come back too clearly..."